Pour une esthétique du laid
Publié le 17 Juillet 2005
Ce beau qui goinfre nos cerveaux jusqu'à l’écoeurement : photo d’ombre portée, de paysage posé, de portrait positif, d’après-midi d’automne, de ballade dominicale,extrait de poésie ronflant de par la rythmique du verbe bien placé, récit humble et courtois, dessin lisse et sans tâche, ligne sans faute de goût ni même d’orthographe…
On dirait que le monde s’acharne à recoiffer sa mèche rebelle.
La perfection nous nuit. Assiège nos neurones. La beauté lisse, bien peignée bien brossée, celle qui fait l’unanimité, la beauté facile, celle qui marche !
La beauté facile à ranger, à classer, à cerner.
Aussi stupide que l’amour raconté par les chansonniers qui ont braillés ce mot jusqu'à le rendre plus vide qu’eux même.
Le beau aveugle nos sens en rabaissant la suprématie de l’idée sous son exécution.
Cette beauté qui tue l’humour parce qu’elle se veut charismatique : prise au sérieux.
Cette beauté qui ne peut être un sujet, ni même un commentaire, car c’est l’aveu qu’il n’y a rien à dire, ni a relever, rien à changer.
Le défaut, l’accident, le désordre… Arrêtons de recommander des blogs !
Dé-recommandons les ! ! !Je vous invite à animer cette chronique en citant tout site ou blog mettant en avant toute forme de beauté trop consensuelle.(Ou à créer un module de « Dé-recommandation » pour ceux qui save modifier le css)